@Communiqué de presse du Collectif pour le libre choix
Sherbrooke, le 24 juin 2022 – Le Collectif pour le libre choix accueille avec grande indignation, déception et inquiétude l’annonce du renversement de la décision Roe c. Wade de la Cour suprême des États-Unis. Ce renversement invalide le droit à l’avortement et fera du tort à des millions de femmes et de personnes pouvant être enceinte à travers ce pays. Nous craignons que cette décision ait un impact global sur les droits en santé sexuelle et reproductive. Le Collectif pour le libre choix rappelle que de refuser l’accès à l’avortement légal et sécuritaire aux femmes ne les empêche pas d’interrompre une grossesse. Au contraire, l’interdiction et la restriction augmentent plutôt la probabilité qu’elles recourent à un avortement illégal ou clandestin pratiqué dans des conditions dangereuses[1] et mette leur santé sexuelle et reproductive, voire même, leur vie en danger. En effet, au Canada durant les années 1960, l’avortement était la principale cause d’hospitalisation des femmes[2].
L’annulation de l’arrêt Roe c. Wade rappelle la fragilité du droit à l’avortement. Même si la situation est différente au Québec, au Canada, nous ne sommes pas à l’abri puisque des projets de loi privés et des motions ont régulièrement été déposés à la Chambre des communes. Tous ont été battus, mais les attaques aux droits des femmes et à leur santé sexuelle et reproductive sont présentes. Persistantes.
L’avortement est un soin de santé essentiel. L’avortement est la procédure médicale la plus commune pour les femmes. Il est un acte médical sans risque pour la santé lorsqu’il est pratiqué dans des conditions légales et sécuritaires. Il ne devrait pas être un sujet tabou. L’accès aux soins en avortement au Québec, bien que supérieur à la situation américaine et ailleurs au Canada, demeure inégal à travers la province et à travers la population. Trois régions ne disposent que d’une seule ressource et les délais d’attente peuvent dépasser quatre semaines. De plus, l’accès à l’avortement médicamenteux est limité par des restrictions non-scientifiques du Collège des médecins du Québec (CMQ), par des exigences soutenues par aucune autorité scientifique et qui ont toutes été éliminées par Santé Canada.
Le Collectif pour le libre choix dénonce le jugement de la Cour suprême des USA et invite la population à s’exprimer face à cette atteinte aux droits humains.
À midi le 26 juin dernier, la population a manifesté devant le Palais de justice rue King ouest à Sherbrooke. Les manifestants et manifestantes ont porté un vêtement noir ou un brassard noir en signe de deuil afin de démontrer leur solidarité envers les étasuniennes et leur colère.
Des questions ? Johanne Bilodeau: collectiflibrechoix@gmail.com – Tel. 819 562-7338
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