Depuis plusieurs années, des membres de l’Association des personnes handicapées visuelles de l’Abitibi-Témiscamingue pratiquent leur sport préféré, le goalball. La discipline a été inventée après la Seconde Guerre mondiale pour les personnes ayant perdu partiellement ou totalement la vue.

Un texte de Boualem Hadjouti

Cette fin de semaine, quelques membres se sont donné rendez-vous au centre de réadaptation La Maison de Rouyn-Noranda pour un match.

Dans un gymnase, deux équipes de trois joueurs chacune se font face et chaque membre tente de marquer un but en faisant rouler un ballon dans le camp adverse.

Les yeux bandés, les joueurs sont couchés sur le côté pour protéger le but, l’oreille attentive au bruit provoqué par le ballon sonore qui aide à les orienter.

Depuis cinq ans, Guylaine Malenfant, une femme de 59 ans de Cadillac, pratique ce sport qui la valorise.

Premièrement, ça a commencé quand [une amie] m’avait dit que j’avais l’esprit d’équipe, se souvient-elle. Deuxièmement, il y a un jeune qui m’agace ici, que je suis vieille, alors je lui ai montré que je suis aussi bonne que lui [rires]. Ma famille est très impressionnée de ce que je fais aujourd’hui. Enfin on a un sport adapté pour la vue qu’on a, mais on s’aperçoit qu’on a d’autres qualités et d’autres talents à développer autrement, c’est ça qui nous valorise.

Des joueurs de goalball

Des joueurs de goalball Photo : Radio-Canada/Boualem Hadjouti

Selon l’Association des personnes handicapées visuelles de l’Abitibi-Témiscamingue, ce sport est méconnu en région en raison notamment des distances qui rendent difficiles les déplacements.

Elle tente tout de même de recruter le plus de personnes possible, explique la représentante Marianne Petrin.

« On aimerait que les gens handicapés visuels soient sensibilisés au sport, entre autres [au] goalball, qui est très facile à pratiquer et qui coûte peu de frais. »

Marianne Petrin

Les personnes en déficience visuelle restent beaucoup isolées à la maison et ne veulent pas sortir, dit-elle. L’activité physique ça a des bienfaits énormes [sur eux]. [Aussi] il y a un besoin en région pour que les gens découvrent ce sport-là.

Médaillée de bronze aux Jeux paralympiques de Barcelone en 1992 et d’or à Sydney en 2000 en goalball, Nathalie Chartrand loue les bienfaits de la discipline.

C’est grâce à ce sport qu’elle a pu surmonter la douleur de la perte de la vue à 20 ans.

Des joueurs lors d'une partie de goalball.

Des joueurs lors d’une partie de goalball. Photo : Radio-Canada/Boualem Hadjouti

La directrice générale de l’Association sportive des aveugles du Québec fait le tour de la province pour promouvoir ce sport.

J’étais obligée de sortir de chez moi, prendre l’autobus, le métro, marcher, m’orienter, écouter les traverses, parler à d’autres personnes aveugles, parce que quand tu ne vois pas, tu penses que tu es seul au monde à être comme ça, dit-elle. Après, j’ai été choisie sur l’équipe canadienne, j’ai voyagé partout, j’ai appris l’anglais, je me suis trouvé des emplois grâce au goalball.

L’équipe de goalball Québec est dans le top trois des meilleures équipes au Canada.

Source : ICI Radio-Canada – Abitibi-Témiscamingue