Communiqué du Mouvement des chômeurs et chômeuses de l’Estrie

Sherbrooke, le 27 mars 2025 – Le gouvernement a annoncé le 22 mars 2025 des nouvelles mesures temporaires de l’assurance-emploi pour soutenir les travailleurs canadiens dont les emplois sont affectés par l’incertitude économique causée par ces droits de douane. Bien que le Mouvement des chômeurs et chômeuses de l’Estrie (MCCE) reconnaisse les bienfaits immédiats de ces mesures, elles sont loin de répondre aux problèmes d’admissibilité et de délais de traitement qui minent la protection en cas de chômage des travailleurs et des travailleuses et qui risquent de s’accentuer au cours des prochains mois.

« On est contents que le gouvernement agisse, mais les mesures annoncées sont tout simplement insuffisantes. Ça fait des années qu’on attend une réforme et maintenant que la situation exige des mesures d’urgence, le gouvernement peine à mettre en place le strict minimum » dénonce Denis Poudrier, coordonnateur du MCCE.

De plus, les mesures s’appliquant aux taux de chômage régionaux ne prendront effet que pour les trois prochains mois, elles n’auront donc pratiquement aucun impact sur les travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière, notamment de l’industrie de la pêche et de l’industrie touristique, dont la saison de travail se terminera pour plusieurs après la fin des mesures.

« Ça ne fait aucun sens pour nous d’exclure l’industrie saisonnière des mesures annoncées. L’industrie saisonnière va être frappée de plein fouet par les tarifs douaniers et les travailleurs et les travailleuses qui vont voir leurs heures réduites ne vont pas bénéficier de ces mesures d’assouplissement », s’insurge Denis Poudrier du mouvement des chômeurs et chômeuses de l’Estrie.

Le 25 février dernier, les groupes de défense des sans-emploi et les centrales syndicales appelaient ainsi à mettre en place un projet pilote, dans l’objectif de le pérenniser à moyen terme. Les mesures demandées comprenaient une norme universelle d’admissibilité de 420 heures, une augmentation du montant des prestations et l’établissement d’un seuil plancher à 500$, que l’exclusion pour fin d’emploi invalide ne s’impose que sur le dernier emploi occupé et permettre de recevoir des prestations plus tôt en simplifiant les règles régissant le traitement des indemnités de départ et autres sommes versées à la suite d’une cessation d’emploi.

À propos du MCCE

Le MCCE est membre du Mouvement Autonome et Solidaire des Sans-Emploi (MASSE), un réseau regroupant 17 organisations au Québec engagées dans la défense des droits des chômeurs et chômeuses. Ensemble, nous revendiquons un régime d’assurance-chômage accessible, équitable, universel et exempt de discrimination.